INTRODUCTION
Les objectifs : Apprendre à s’écouter
Savoir communiquer authentiquement
Améliorer la communication interpersonnelle
Gérer les conflits
Coeur de l’atelier : Marshal Rosenberg et l’approche Observation Sentiment Besoin Demande (OSBD)
Partie 1 – Marshall Rosenberg
La Communication Non-Violente est un processus de communication élaboré par Marshall B. Rosenberg.
qui a été conçu pour diffuser ce processus comme un vecteur de changement social et de paix.
Marshall Rosenberg est né et a grandi dans les années 1930 à Détroit dans une famille d’immigrés juifs russes. Dès son enfance il est captivé par cette question : qu’est-ce que permet à certaines personnes de cultiver la bienveillance et qu’est-ce qui fait que d’autres s’en éloignent et basculent dans la violence ?
Comme exemple de bienveillance il voit sa grand-mère qui nourrit et loge des SDF en leur faisant confiance et alors qu’elle est elle-même modeste. Il voit aussi son oncle qui s’occupe quotidiennement de sa mère malade.
Comme exemple de violence, il entend les insultes antisémites que certains garçons lui profèrent à l’école et auxquelles il répond avec les poings. Il assiste aussi à une grande émeute des noirs de Détroit, réprimée dans le sang par la police.
Passionné par l’humain, il fait des études de psychologie. Il est notamment l’élève de Carl Rogers, fondateur de la psychologie humaniste qui a une vision positive des êtres humains et de leurs capacités d’évolution, et créateur de la notion d’empathie. Marshall devient psychologue, mais très vite il en a marre de poser des diagnostics sur les personnes qu’il soigne : « paranoïaque » « schizophrénique » « bipolaire »… Il a l’impression que ces étiquettes enferment les personnes et ne les aident pas à évoluer. Il arrête alors son métier de psychologue et devient un temps chauffeur de taxi.
Marshall Rosenberg continue ses réflexions et observations sur ce qui suscite la violence ou la bienveillance par beaucoup de lectures (notamment dans l’étude comparée des religions) et de pratiques sur le terrain. Marshall pose comme postulat que les êtres humains ne naissent pas violents ou malveillants et qu’ils sont à la base des êtres d’interdépendance qui aiment contribuer au bien-être les uns des autres. Il a l’intuition que c’est notre langage (c’est-à-dire les mots avec lesquels on pense et les mots avec lesquels on parle) qui peut nous couper de notre bienveillance naturelle et nous faire devenir violent. Depuis quelques années les neurosciences tendent à confirmer cela en étudiant le comportement des jeunes enfants.
Marshall Rosenberg développe progressivement la Communication Non-Violente (=CNV). Le terme de Non-Violence lui vient de Gandhi et du terme « ahimsa ». Avec la CNV Marshall voulait améliorer les relations entre les gens mais aussi provoquer un changement social : que les écoles, les entreprises, les prisons, les médias, les organisations politiques fonctionnent autrement. Car notre langage (qui génère notre violence) est culturel : il nous a été transmis par l’école, les médias… Il y a des langues où les mots « idiot » ou « bête » ou « stupide » n’existent pas : il est alors impossible de se penser bête ou de considérer quelqu’un comme « stupide ». Il est des sociétés traditionnelles où la culpabilité (le fait de croire qu’on a fait quelque chose de mal) n’existe pas. Nous, nous avons appris à penser et parler comme ça, et cela génère beaucoup de violences.
Dans les années 1990 et 2000 Marshall a diffusé la CNV dans plein d’endroits du monde et s’en est servi pour aider à apaiser des conflits très violents comme entre Israéliens et Palestiniens, en Bosnie après la guerre civile, au Rwanda après le génocide…
La Communication Non Violente (CNV) est à la fois :
– une étude de ce qui nous fait basculer dans la violence. Des petites aux grandes violences : jugements, insultes, moqueries, engueulades, bagarres, meurtres, génocide…
– un outil de médiation des conflits
– une philosophie de la non-violence et de la coopération
– un outil de communication qui améliore au quotidien les relations
C’est ce dernier aspect de la CNV que nous allons voir ensemble lors de cette initiation.
Partie 2 – Les composantes OSBD
« Pour servir l’intention de bienveillance, de coopération et de non-violence, Marshall a repéré 4 composantes de la communication qui peuvent nous servir à penser, à s’exprimer, à écouter :
Observation
Sentiment
Besoin
Demande
= OSBD = les 4 étapes du processus CNV
Porter notre attention sur ces 4 composantes là nous aide à rester dans la bienveillance, la coopération et la non-violence. Ce sont comme des gammes à répéter, comme une gymnastique de l’esprit pour penser, s’exprimer et écouter autrement que l’on en a l’habitude.
Attention : Très simple à comprendre et retenir intellectuellement. Mais demande beaucoup de répétition et d’entraînement pour en faire une nouvelle habitude (On peut faire des rapprochement avec le sport).
Nous allons voir ces 4 composantes l’une après l’autre.
LE JUGEMENT / OBSERVATION
La première étape consiste à réussir à passer d’un jugement sur une situation/contexte/personne à une observation, pour retenir uniquement les FAITS objectifs
On ne se rend parfois même pas compte, mais on peut avoir tendance à regarder une situation/contexte/personne avec un regard biaisé par le filtre des jugements.
Pour réussir à ne retenir que les faits d’une situation, vous devez penser comme une caméra qui film une scène. la caméra ne capte que ce qu’elle peut voir ou entendre.. Est ce que la caméra peut voir que a) la salle est moche/belle ? ou que b)cette personne est sympa ou pas sympa ?
attendre brèves réponses du groupe. effectivement NON la caméra ne peut pas voir ça directement..
LES SENTIMENTS
« 2e composante du processus CNV : les sentiments
La phase d’avant d’observation permet de parler de la réalité extérieur de façon claire, et maintenant nous allons voir les sentiments : qui permettent de parler de la réalité à l’intérieur de nous de manière claire.
Au fur et à mesure de la journée nous vivons différentes émotions ou sentiments. Ils fluctuent, varient. Nous ne pouvons pas nous empêcher de vivre des émotions, c’est humain. Et nous vivons notamment toutes sortes d’émotions dans nos relations : couple, amitiés, famille…
C’est même ce que nous cherchons à vivre lors de nos loisirs : cinéma, jeu, sport, lecture… Nous cherchons à ressentir des choses. Ressentir rien = être mort ou être un robot.
Nous portons beaucoup notre attention à l’extérieur de nous et assez peu à l’intérieur de nous. Nous avons appris beaucoup de choses à l’école mais pas être à l’écoute de nos émotions.
Être à l’écoute de nous = d’abord être à l’écoute de nos émotions/sentiments. Savoir quand ça va et quand ça ne va pas. Pour ensuite pouvoir le dire.
Et pourtant nous avons souvent développé très peu de vocabulaire sur ce qui se passe en nous.
Pour dire comment on se sent, « ça va » « ça va bien » / « ça va pas » sont des réponses assez pauvres par exemple !
4 grandes familles d’émotions.
Joie /colère/peur/tristesse
4-5 mots pour parler de comment on se sent : encore assez pauvre/réducteur. Un peu comme essayer de jouer de la musique avec un clairon et seulement 4 notes… Moins riche et intéressant qu’une guitare ou un piano. »
LES BESOINS
L’important aussi c’est de prendre la responsabilité de ses sentiments, et prendre cette responsabilité c’est se relier à ses besoins.
À partir d’une situation factuelle c’est plus clair, partager son sentiment face à une situation donnée, c’est bien mais ce n’est peut être pas suffisant pour être bien compris par l’autre par ce qui se passe en moi, pour comprendre pourquoi j’ai cette émotion.
« Quand je dis à ma copine « je suis en colère » : ça ne lui donne pas les clés pour comprendre pourquoi je ressens ça.. pour comprendre ce que je VEUX ! »
Les besoins en CNV répondent à 3 critères,
a) universel : tous les êtres humains – et de tout temps – ont ces besoins, à un moins un moment dans leur vie, même si ces besoins ne sont pas présent pour tout le monde tout le temps à chaque instant
b) immatériel/intangible : on ne peut pas les toucher (exemple : pas un téléphone portable ou une personne
c) ne dépend pas d’une personne en particulier (exemple : j’ai besoin d’amour, je n’ai pas besoin de l’amour de Magalie)
Ne pas confondre avec les stratégies pour répondre à des besoins
Apport : connaître ses besoins c’est s’offrir :
> plusieurs stratégies possibles pour y répondre
> plus d’autonomie, avoir plus de puissance, moins dépendre de l’autre : je peux prendre soin de mes besoins moi-même, je ne dépend pas d’une personne ou d’un objet
> plusieurs solutions à ses problèmes
L4EMPATHIE ET LA DEMANDE
Il est bien de savoir ce qui se passe en moi et d’être capable de le dire clairement et sans violence. on l’a vu précédemment. Mais il y a une 3e compétence extrêmement importante : celle d’écouter l’autre et le comprendre.
Plus je fais l’effort de comprendre l’autre, plus l’autre fera l’effort de me comprendre. Moins je cherche à comprendre l’autre, moins il cherchera à me comprendre.
2 clés pour comprendre l’autre : les sentiments et les besoins car ils sont universels = nous avons tous les mêmes.
Aller plus loin :
Nous avons vu 3 des 4 composantes de la CNV. Facile à comprendre, difficile à mettre en pratique au quotidien car différent de nos habitudes. Pour résumer et compléter, voici une petite vidéo :
PASSER LA VIDEO :
https://www.cnvformations.fr/5-trucs-pour-etre-heureux-cnv/
Ce que nous avons vécu ensemble est une initiation à la communication bienveillante (ou CNV). Si cela vous intéresse et que vous souhaitez intégrer ce savoir-faire et savoir-être dans votre vie, voici plusieurs pistes pour continuer :
LIVRES
Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs Marshall Rosenberg
Cessez d’être gentil, soyez vrai Thomas d’Ansembourg
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VIDEOS
vidéos de Marshall Rosenberg sur youtube
vidéos de Thomas d’Ansembourg sur youtube
vidéos de Christophe Vincent sur youtube
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FORMATIONS
https://www.cnvformations.fr/ sur 2 jours